Lacan et la boîte de mouchoirs
Lacan
et
la boîte de mouchoirs
de
L’activité de l’Esprit humain garde sa part du grand mystère d’interprétation.
Chaque individu signe sa trajectoire anthropologique à sa manière…
Mettre une échelle de valeur sur la notion de normalité nous semble très ambitieux !
L'auteure, Chris Simon ne s’y aventure pas, il faut raison garder, si la planète terre fourmille de 7.185. 607.134 habitants en ce 7 janvier 2014, le futur lecteur serait en proie à un vertige étourdissant rien qu’à l’idée qu’ils soient tous un jour en psychanalyse chez le docteur Hervé Mangin !
La planète terre vue par l’astronaute Dirk Frimout était d’un bleu silencieux, en zoomant l’ ouverture focale maximale, l’infiniment petit rejoint l’infiniment grand, soudain l’œil entend le bruit polluant de l’activité humaine, la résonance actualisée des conflits psychologiques des situations vécues, et l’oreille regarde une société qui impose ses contraintes sociales….
Vous pouvez faire votre propre psychanalyse, mais vous ne pourrez jamais assister à la psychanalyse d' un autre.
Rassurez-vous l’auteur ne va pas vous infliger d’écouter toute cette production linguistique issue de situations combinatoires de personnages parfaitement inconnus.
Bien au contraire, Chris Simon vous propose d’entrer discrètement dans le cabinet d’un psychanalyste lacanien, et d’écouter les propos sauvegardés par l’accoudoir du fauteuil, l'accoudoir dépiauté par la nervosité du patient qui s'y assoit toutes les 30 minutes.
Deux personnes dans une pièce c’est déjà une société !
Hervé Mangin et sa patiente Judith face à face, lui, engoncé dans son fauteuil, elle, distanciée par une petite table basse, sur laquelle repose un téléphone d’avant l’ère main libre et une boîte de mouchoirs.
A lui seul, le petit cabinet comporte le schéma RSI ( réel, symbolique, imaginaire) proposé par Lacan.
La petite table imaginaire recoupe les fonctions de cet objet, elle peut servir à poser une boîte de mouchoirs ou un téléphone portable.
La table symbolique est le mot qui s’exprime : mettez-vous à table! ou faites table rase!
Le mouchoir imaginaire est un morceau de tissu ou de papier utilisé pour se vider le nez ou s' essuyer les yeux.
La boîte à kleenex avec sa fente sexy en son milieu, le mouchoir symbolique s’apparente à faire un nœud avec son mouchoir, ou se faire jeter comme un kleenex.
Enfin, le Réel se constitue du reste, soit ce dont le lecteur n’a pas encore pris connaissance !
"Le désordre de la pièce m'envahit de ses logiques, ses points d'entrée et de sortie, ses lignes conductrices, Il ne dit rien . Même petite, même sombre, même en désordre cette pièce a un potentiel ... Il faut répondre, proposer quelque chose, mais rien qui me surprendrait ne me vient à l'esprit....Ma tristesse libérée flotte dans le boudoir, mon anxiété s'étire sur la méridienne exténuée."
Hervé Mangin est un des derniers psychanalystes analysés par Jacques Lacan en personne ce dernier étant décédé en 1981. La réputation de Mangin le précédait, il avait été réellement formé à cette écoute, fondée sur l’expérience de l’inconscient à travers sa propre cure analytique et là il avait réellement expérimenté lui-même, la force de ses pulsions à travers ses rêves, ses lapsus, et ses propres actes manqués. Il avait lui-même dénoué ses inhibitions, ses angoisses et les symptômes les plus profondément enfouis dans son inconscient… C’est grâce à sa psychanalyse qu’il pouvait aujourd’hui écouter les patients. Avec l’expérience en plus, et non sans un certain humour cynique, Mangin était convaincu qu’un sujet normal est essentiellement quelqu'un qui se met dans la position de ne pas prendre au sérieux la plus grande part de son discours intérieur.
La nouvelle patiente, Judith, traumatisée par une relation amoureuse qui s’achève, programme un rendez-vous chez le psychanalyste, un contrôle technique s’impose. Oui, elle sent bien qu’elle perd les pédales en ce moment, elle fonctionne en roue libre, elle ne contrôle plus rien, la vitesse de la pente la perdra … une mise au point mort est souhaitable afin de retrouver un rythme de croisière selon le parcours à fournir.
Hervé Mangin, montre en main, a tout son temps. La première séance étant toujours gratuite.
A la deuxième séance, il entre dans le vif du sujet :
- « Qu'est-ce que vous attendez de la psychanalyse, de notre collaboration ? Qu'est que vous voulez faire ? Quel est votre désir ? »
Judith, les mains moites, complètement hébétée : « ???????? » soupire.
- « Je croyais que c'était à lui de me le dire. Est-ce que je devrais lui signaler qu'il portait une coquille d'huître sur la tête ? Est-ce que cela pourrait indiquer le début d'un désir, donner une piste ? »
Hervé Mangin:
- " Moi je ne vous dirai jamais ce que vous devez ou ne devez pas faire. Si vous voulez une thérapie qui garantit des résultats, vous n'avez pas frappé à la bonne porte. Chez moi, le patient décide de tout. "
Judith rétrécit en position fœtale dans sa bulle :
- "Je suis sous le choc. Sans mot, sans voix, ça me fait penser à ce genre de mec qui te demande le premier soir comment tu as envie d'être prise. Le mec fainéant qui n'aime pas perdre son temps et te refile tout le boulot et si je ne réussis pas cette thérapie cela sera encore de ma faute. En plus c'est moi qui paie ! "
Dans ces moments cruciaux, l’auteure ironise le méli-mélo des effets de la panique. Les réflexions de l’inconscient immédiat engendrent des associations d’idées loufoques, des petites araignées s’écrasent « splash ! » sur la faux du cerveau.
On sourit, on s’émoustille, les non-dits imaginaires liés en un discours de phylactères invisibles, éclatent dans le désordre.
Le Réel de la boîte à mouchoirs se révèle : « Son rire de pluie fraîche ».
L'inconscient serait-il donc avant tout ce qui se lit dans ce qui est dit ?
Dans le discours analytique, à ce qui s'énonce de signifiant, vous donnez une autre lecture que ce qu'il signifie. " Le stade du miroir » ou la conscience de soi ne se met en place que par la présence de l’autre. Pourquoi dire « Je » si personne ne vous écoute ?
Encore faut-il que votre récepteur ne s’éclipse pas pour un mois de vacances après la 3ème séance…
Judith s’échappe en flottant les bras en croix à la surface lisse d'un étang, la raison tient la tête hors de l'eau, plus que deux semaines à tenir avant de revoir son Hervé. L'absence de séance creuse le manque, la libellule fait du sur place...
« J’ai tellement envie de le voir que je me demande ce qui m’arrive. Me manque de lui serrer la main quand j’entre dans son cabinet, de m’asseoir en face de lui, muette, avec cette appréhension que j’éprouve toujours ne sachant pas de quoi je vais lui parler. Me manque de l’observer parfois quand il ne me regarde pas, de rire bêtement quand rien ne me vient en début de séance, de sortir de son cabinet le cœur lourd, l’âme errante…»
Quand Hervé Mangin revient de vacances, il est tout bronzé, et détendu...
Comment la patiente surnagera-t-elle ? Comment Hervé Mangin va-t-il résister ?
« L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas. »
Là, cher lecteur, je vous sens déjà en manque de séances…
Chris Simon va vous faire découvrir la valeur du chiffre 7...
N’ayez pas peur
d’être vraiment vous-même.
Affirmez-vous pour
Etre mieux dans votre peau.
Soyez confiant. Allez de l’avant.
Donnez la priorité à l’ « être »
Plutôt qu’au « paraître »
7 * 7 * 7
cqfd
« Ce qu'il fallait démontrer »
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Lacan ou la psychanalyse réinventée