Prix des cinq continents 2016
Le prix des 5 continents 2016
pour la Francophonie.
Les candidatures sont ouvertes ...
Créé par l’OIF en 2001 dans le but de valoriser des talents littéraires en langue française sur les cinq continents, ce Prix, doté de 10 000 euros, est attribué chaque année par un jury international. Pour l’édition 2016, celui-ci est présidé par Jean-Marie Gustave Le Clézio.
Le prestigieux*, jury international, désignera le lauréat dans la troisième semaine du mois de novembre 2016 à Bamako, où il se réunira avant la remise du Prix. Cette cérémonie se déroulera dans le cadre de la célébration des 10 ans de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO. L’Organisation internationale de la Francophonie assurera la promotion du lauréat sur la scène littéraire jusqu’à la proclamation du prochain lauréat.
Le jury est composé du Président: Jean-Marie Gustave LeClézio (Maurice) – Membres: *Lise Bissonnette (Canada-Québec), Ananda Devi (Maurice), Hubert Haddad (France-Tunisie), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques (France-Égypte), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Pascale Kramer (Suisse), Rene de Obaldia de l’Académie Française (Hong Kong), Lyonel Trouillot (Haïti) et In Koli Jean Bofane , lauréat du prix 2015, qui siège pour la session 2016.
Les œuvres retenues pour la sélection 2016 reflètent les nuances et la beauté de la langue française. Elles ont en commun la quête de l’identité souvent plurielle. À travers déracinement, exil, rencontre de l’autre, les personnages cheminent vers une meilleure compréhension de soi et de leur héritage ».
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Réunis au siège de l’OIF à Paris le 6 décembre 2016, les membres du jury du Prix des 5 continents de la Francophonie ont désigné la lauréate de cette 15e édition. Fawzia Zouari (Tunisie-France) Le Corps de ma mère aux Éditions Joelle Losfeld (France).
Fawzia Zouari, née au Kef, est une écrivaine et journaliste tunisienne. Docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne, elle vit à Paris depuis 1979. Elle a travaillé à l’Institut du monde arabe – à différents postes dont celui de rédactrice du magazine Qantara1 – avant de devenir journaliste à l’hebdomadaire Jeune Afrique en 1996. Parmi ses publications : La caravane des chimères (Olivier Orban, Paris, 1981), Ce pays dont je meurs (Ramsay, Paris, 1999), La Retournée (Ramsay, Paris, 2002), Le voile islamique (Favre, Paris, 2002), Pour en finir avc Shahrazah (Edisud, Aix-en-Provence, 2003), Ce voile qui déchire la France (Ramsay, Paris, 2004), La deuxième épouse (Ramsay, Paris, 2006). Elle participe à de nombreuses émissions de télévision sur l’évolution des pays arabes.
Dans ce livre, la narratrice dévoile sa relation avec sa mère. Véritable récit familial, ce livre revient sur la difficulté de la narratrice de parler de sa mère et de percer l'énigme de cette femme rétive aux confidences et à la tendresse.
La mère de l'auteure est à l'agonie ; hospitalisée à Tunis, c'est la famille entière qui l'entoure à son chevet. L'auteure, parisienne, mariée en France, revêt le vêtement traditionnel (mélia) et découvre sa mère nue, c'est-à-dire la tête découverte ; elle note le tatouage représentant un palmier entre les seins et recherche la vérité sur cette femme, qui s'est toujours cachée dans ses vêtements, ses bijoux, ses secrets, ne se confiant pas à ses enfants et surtout pas à ses filles (deux d'entre elle ont suivi des études, tandis que les deux autres s'occupent de leurs enfants, la scolarité des deux cadettes n'étant que le fait de la colonisation et de l'école obligatoire). L'auteure a beau interrogé sa mère, celle-ci se mure dans un silence et dans l'oubli de la maladie d'Alzheimer. Soudainement, c'est la bonne, la fidèle Naïma qui apprendra à l'auteure qui était vraiment sa mère, nous plongeant dans une saga familiale dramatique où la réalité, le mythe, les croyances s'interpénètrent pour une vérité. L'auteure renoue dans ce beau récit avec les traditions familiales et nous livre les secrets si cachés de sa mère. L'écriture est poétique, onirique et nous égare parfois sur des chemins presque fantastiques.