Paroles de Mère
Lettre ouverte
de
Elisabeth Charier
Paroles de Mère !
Les prisons s’engorgent de jeunes adultes à l’adolescence difficile, à l’enfance compliquée. Résultat d’une politique de surconsommation.
Victimes d’éducation décalée, de la loi des cités, endossant la misère du chômage des parents, délaissés par des mères seules se tuant au travail pour joindre les deux bouts…manger, vivre sous un toit, se chauffer en hiver…
La justice étranglée, débordée, ne peut que remettre à la rue ces petits délinquants, les prisons vomissent leur trop-plein de jeunesse désabusée. Tant de policiers, tant de répression, tout cet irrespect découlant d’une longue histoire de ghettoïsation…
Nous, les mères, femmes, pauvres ou riches, endettées ou non, ne sommes pas armées pour répondre à la pression extérieure. Les conditions de vie des quartiers, les amis et copains influençables sont influencés par la télévision, le net, les marques, les pubs, les groupes, les animateurs pas toujours très psychologues ou pédagogues.
Nous, mères de tous horizons, urbaines et rurales, ne sommes pas indifférentes devant la violence de l’adolescence, la détresse de nos jeunes.
« No future », voilà ce que leur promettent les puissants de la planète à ceux qui sont sensés construire le monde de demain, nos enfants. Mais quel monde leur laissons-nous ?
Écoutez-les, les mamans. Elles connaissent leurs fils et leurs filles mieux que personne, mais quel prix ont-elles à vos yeux, messieurs les politiques et acteurs socio-éducatifs ?
Seulement, avec nos lacunes, nos ennuis, la faim parfois, nous existons ! Nous pouvons vous donner des idées pour construire une vie meilleure car nous avons appris de nos échecs et de nos remises en questions journalières.
D’ailleurs, les Universités populaires des Parents sont engagées dans cette démarche au niveau européen, une action soutenue par l’ACEPP lire Association des collectifs enfants parents professionnels.
Épaulez-les parents plutôt que de les enfoncer, faites de notre beau pays, de nos quartiers une grande famille cadrée par des adultes responsables et reconnus.
Décloisonnez les stigmatisés, rendez les cités plus humaines… Ouvrez l’école aux parents, privilégiez des classes plus petites et interactives avec le milieu culturel, formez les intervenants éducatifs et pédagogique au savoir psychologique infantile. Donnez-leur les moyens d’offrir à tous les enfants, une scolarité dans des structures humaines…et aimantes, qui valorisent les potentiels de nos enfants.
Redevenez humains, n’enfermez plus nos enfants révoltés par vos mauvais exemples.
A chaque âge, l’enfant reçoit les paroles attentives de sa mère…
« Chaque animal, jusqu’au plus petit, a le droit de vivre, respecte sa vie... » ainsi parlai-je à mes petits lorsque je les voyais piétiner les fourmis.
« Ne tire pas la queue du chat, ne l’emprisonne pas dans tes bras, il ne le supporte pas » Respectez l’autre dans sa liberté amènera le respect de l’enfant pour ses parents.
Accepter la différence de l'autre c'est respecter sa liberté ".
Tout message est porteur d’une information :
Remarques émises par la famille sur l’éducation « Il ne dit pas bonjour, ni s’il vous plait, ni merci, tu éduques mal tes enfants, la politesse, ça s’apprend ! »
Quel sentiment dégage ce message ? La réponse est dans la question sensible.
Mais le petit enfant dit les mots du fond de son cœur et quand, spontanément, il dit « au revoir », cela ne signifie pas son soulagement de partir, non, il voulait juste exprimer sa joie d’avoir passé un bon moment.
Les enfants, pour leur apprendre le respect, il faut les respecter d’abord. Montrer l’exemple. Si vous ne dites jamais « s’il te plait » ou « merci » à un petit enfant, il ne percevra pas le plaisir de recevoir ces mots, cette sensation d’exister aux yeux de l’autre, la reconnaissance de sa petite personne.
Les codes de la vie en société s’intègrent petit à petit. La meilleure qualité d’un parent est, à mon sens, la patience, l’écoute et la réponse aux questions qui émanent des enfants et non l’inculcation de principes en dehors de contextes appropriés.
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais qu’on te fasse », l’éthique de réciprocité est une règle d’or que je pratique depuis toujours… Cette éthique n'a aucun sens si elle est prise sans empathie, c'est-à-dire sans prendre en compte les besoins et les sentiments de l'autre personne.
« Tu l’as interrompu ? Tu aimerais qu’il te coupe la parole aussi ? » S’écouter vraiment constitue une marque de respect. C’est pour cela que l’on peut l’appeler aussi éthique de réversibilité. Elle sous-tend la tolérance et l’universalisme.
Pour moi, en tant que Maman, l’attention à cette valeur constitue une longue liste que je prends grand plaisir à appliquer : respecter leur besoin de liberté, évaser les limites pour permettre l’expérience vécue et l’intégrations des limites par eux-mêmes : tu peux monter le toboggan à l’envers si tu es seul, tu peux grimper dans l’arbre si tu ne l’abîmes pas, jouer avec les cailloux si tu te laves les mains après…
Ne pas étouffer, les regarder grandir et savoir rester en retrait.
L’éthique de la réversibilité engendre la règle d'équité qui part de nos jugements de valeur: ce que tu reproches à autrui, ne le fais pas toi-même; comme tu juges qu'autrui devrait agir à ton égard, agis toi-même vis-à-vis de lui.
Il n’y a pas d’école pour apprendre à être parent, parce qu’il s’agit d’être «Soi-même» avant tout.
« Qui va vers sa perte en mangeant mal peut obtenir une longue vie saine, force et plaisirs, s’il se nourrit avec raison. Ainsi, va vers sa perte, qui a une vision erronée. Mais il peut atteindre le bonheur et l’illumination suprême avec la vérité absolue » © NAGARJUNA.
Rien n’est jamais acquis.
Paroles de Mère © Elisabeth Charier.
En savoir plus sur Elisabeth Charier , auteur du roman Gahila aux Editions Kirographaires
Avril 2012
COMMENT FAIRE DE VOTRE ENFANTS UN
« BON DELINQUANT ? »
douze conseils de la police de Seattle,
Washington, USA.
Dès l’enfance donnez-lui tout ce qu’il désire,
Il grandira en pensant que le monde lui appartient.
S’il dit des grossièretés, riez, il se croira très malin.
Ne lui donnez aucune formation spirituelle,
Quand il aura 21 ans il choisira lui-même.
Ne lui dite jamais : c’est mal !
Il pourrait faire un complexe de culpabilité,
Et plus tard, lorsqu’il sera arrêté pour vol d’autos,
Il sera persuadé que c’est la société qui le persécute.
Ramassez ce qu’il laisse traîner, ainsi il sera sûr que ce sont
Toujours les autres qui sont responsables.
Laissez-lui tout lire, stérilisez sa vaisselle,
Mais laissez son esprit se nourrir d’ordures.
Disputez-vous toujours devant lui,
Quand votre ménage craquera,
Il ne sera pas choqué.
Donnez-lui tout l’argent qu’il réclame,
Qu’il n’ait pas à le gagner, il ferait beau voir
Qu’il ait les mêmes difficultés que vous ?
Que tous ses désirs soient satisfaits;
Nourriture, boisson, confort,
Sinon il sera « frustré »
Prenez toujours son parti.
Les professeurs, la police lui en
Veulent à ce pauvre petit.
Quand il sera un vaurien,
Proclamez vite que vous n’avez jamais rien pu en faire.
Préparez-vous à une vie de douleur, vous l’aurez !